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Bafa à 16 ans : l'animation accompagnée

Chapo

Ouvrir l’accès au Bafa dès 16 ans est une bonne décision, car il n’existe aucune raison pour que des jeunes ne puissent pas devenir animateur·ices dès cet âge.

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© Laurence Fragnol
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On peut lire ici et là des inquiétudes suite à cette mesure entrée en vigueur le 17 octobre. Or la question n’est pas l’âge des jeunes, mais bien davantage le parcours éducatif qui précède le premier stage théorique Bafa.

Le scoutisme, les mouvements de jeunesse, les clubs sportifs, confient depuis longtemps des responsabilités d’animateur·ices à des jeunes de 16 ans. Les parents qui paient des baby-sitteur·es, les oncles et tantes qui confient les petits aux plus grands dans les cousinades, les familles nombreuses sont d’autres formes d’encadrement des plus jeunes par leurs aînés. Tous ces enfants devenus ados, qui ont appris à vivre et à encadrer d’autres enfants, peuvent entrer en Bafa puis devenir des animateur·ices sans aucune différence avec celles et ceux qui commencent à 17 ans.

Il n’en va pas de même pour les enfants qui ne connaissent de la collectivité que l’école et le centre de loisirs, ces espaces éducatifs de forme scolaire où l’autonomie, la coopération, l’attention à l’autre, la construction collective ou les mixités n’existent qu’à la marge. Il n’en va pas de même pour ces enfants élevés loin de la nature et toujours sous le regard d’adultes, ces enfants des villes pour qui les activités sont toujours dirigées, qui doivent rester en permanence en lien avec un parent. Comment permettre à ces enfants d’apprendre l’altérité en huit jours, alors qu’eux-mêmes ne vivent que dépendants des adultes ? Un tel défi de formation semble bien compliqué.

Réformer le Bafa

Ce défi se relève en imaginant que le Bafa devienne une réelle formation pédagogique de 20 jours qui regrouperait stages théoriques et pratiques, une sorte d’animation accompagnée, d’apprentissage in situ. Ce qui signifie que le Bafa ne serait plus un produit commercial, que le/la stagiaire ne serait plus un ou une anim en plus « pour pas cher », que les formateurs seraient des praticiens réflexifs et que les organisateurs libèreraient du temps.

Je crains que ce ne soit pas pour demain, tant il semble impossible de faire changer les pratiques et les (faibles) références théoriques de l’animation volontaire où, depuis les années 1970 et l’arrivée des pédagogies par objectifs, rien n’a réellement changé. Pourvu que l’arrivée de ces jeunes pousse à la réforme !

Mots-clés libres

Titre :
Bafa à 16 ans : l'animation accompagnée
Auteur :
Jean-Michel Bocquet
Publication :
9 juin 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/239
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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