Animation et Éducation populaire : Hexopée tire le signal d’alarme
Les structures de l’Éducation populaire sont toujours victimes de l’inflation et du désengagement financier de l’État, comme le montre la dernière enquête de l’organisation professionnelle Hexopée.
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« L’indifférence des pouvoirs publics aux conséquences de l’inflation et à la dégradation des soutiens financiers conduit nos structures à des choix impossibles : répercuter les hausses sur leurs publics ou réduire leur masse salariale, à contre-courant de leur mission éducative et sociale. » Les propos de David Cluzeau, délégué général d’Hexopée, sont à la hauteur de la situation toujours plus critique pour les entreprises des branches des métiers de l'éducation, de la culture, des loisirs et de l'animation, du sport, du tourisme social et de l'habitat et du logement accompagné. La 5e édition du Baromètre annuel des structures employeuses adhérant à Hexopée et au Synofdes, publiée à la mi-janvier, résonne en effet comme un signal d’alarme.
Cette enquête, réalisée auprès de plus de 1 330 de leurs membres entre le 15 novembre et le 20 décembre 2024, révèle notamment que l’inflation continue d’impacter 76 % des structures, même si les augmentations de 2023 sur les prix de l’énergie et la masse salariale sont moins sensibles en 2024. 34 % des répondants ont également souligné que les subventions et/ou le niveau de prestations de leurs partenaires n’ont pas été maintenus en totalité lors de cet exercice. Ils n’étaient que 20% en 2022.
La situation financière, sans surprise, les oblige « à puiser dans leurs fonds propres ou à augmenter les tarifs ». 13% des répondants ont par ailleurs affirmé qu’ils ont réduit ou suspendu certaines activités par rapport à l’année précédente. Seuls 15 % dirigeants se déclarent ainsi optimistes pour l’avenir de leur structure, contre 31 % en 2022. 4 % d’entre eux pensent même qu’un dépôt de bilan n’est pas à exclure à court et moyen terme.
Porter les revendications du secteur
L’inflation, couplée à l’austérité et aux coupes financières, menace véritablement le fonctionnement et la pérennité des associations de l'éducation populaire. Dans un communiqué publié à la mi-février, Hexopée rappelle donc au gouvernement, « garant de l'intérêt général », qu’il se doit de soutenir les activités du secteur de l’animation. Il demande à l’État et aux collectivités territoriales de revoir leur politique de financement des associations de l'Éducation populaire. Elle souligne également que ces réductions de financement, toujours plus importantes d’une année sur l’autre, montrent son « désengagement progressif vis-à-vis des associations, dont la seule conséquence sera la disparition pure et simple de ces activités de nombreux territoires ». Elle rappelle en outre l’urgence de convoquer une conférence des financeurs de l’Éducation populaire, sur la base de l’avis formulé en ce sens par le Comité de Filière animation.
Les derniers appels d’Hexopée n’ont pas eu la portée escomptée auprès du gouvernement. Pour autant, l’organisation professionnelle ne se démobilise pas et entend ces prochaines semaines, avec les associations de l’Éducation populaire, porter les revendications du secteur et exiger la reconnaissance de leur contribution à la cohésion sociale et nationale.
- Titre :
- Animation et Éducation populaire : Hexopée tire le signal d’alarme
- Auteur :
- Florent Contassot
- Publication :
- 22 février 2025
- Source :
- https://www.jdanimation.fr/node/2700
- Droits :
- © Martin Média / Le Journal de l'Animation
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