Les collègues et amis de Vitacolo ont décidé de cesser l’activité de l’association. Cette liquidation vient rappeler que l’animation volontaire et l’éducation populaire sont en crise, et que mener des actions sociales et éducatives ne peut pas se faire sans un soutien fort de l’État, des collectivités territoriales, voire de la philanthropie.
Jean-Michel Bocquet est pédagogue, chargé de cours en sciences de l’éducation à l’université Sorbonne Paris Nord et à l’Institut catholique de Paris, conseiller technique à l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Chroniqueur pour Le Journal de l’Animation, il interroge les questions éducatives et pédagogiques liées au secteur de l’animation.
À Noël-Cerneux, dans le Doubs, l’association l’Étoile de Saint Ferjeux et ATD Quart Monde ont permis à six enfants qui vivent la grande pauvreté de partir en colo.
L’association Wakanga, fondée en 2008, fait partir chaque année plus de 1 700 enfants et adolescents qui ont pendant ses séjours le pouvoir de décider des activités qu’ils souhaitent pratiquer. Depuis maintenant trois ans, son offre s’adresse aussi aux 4-6 ans qui ont un séjour rien que pour eux.
Le coût moyen d’un séjour de vacances est estimé à 500-600 € la semaine, une somme qui augmente au rythme de l’inflation… Pour une famille très modeste, grâce aux aides existantes, il peut être réduit de plus de moitié, soit environ 25 € pour une journée de vacances.
Peut-on vraiment considérer ces millions de jeunes qui ne partent jamais comme une fatalité contre laquelle nous ne pouvons rien faire ? Des associations, des fédérations, des collectivités se battent pourtant contre cette injustice et, vous aussi, pouvez modestement le faire, à votre échelle.
Revenir sur les dernières études traitant des jeunes qui ne partent pas ou peu en séjours de vacances, c’est mieux comprendre la situation actuelle et l’impact important de la crise sanitaire sur les départs.
Il est des proclamations qui ne se traduisent pas toujours sur le terrain. Vitacolo ne se contente pas de se revendiquer de valeurs éducatives fortes, de la co-construction ou du refus de la marchandisation des loisirs : la pédagogie que cette association met en œuvre au quotidien en est l’application directe.