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Fidec 2024 : les Francas donnent la parole aux jeunes !

Chapo

Le Festival international des droits des enfants et de la citoyenneté des Francas s’est tenu à Paris du 21 au 24 octobre. Plus de 550 jeunes de France et d’Europe se sont ainsi retrouvés pour échanger et partager, et faire vivre les droits de l’enfant. Leur engagement et leurs paroles ont été mis en lumière.

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Toutes photos © Les Francas
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Le Festival international des droits des enfants et de la citoyenneté des Francas (Fidec) a réuni fin octobre près de 700 participants, dont plus de 550 jeunes âgés de 8 à 18 ans et leurs accompagnants, au CentQuatre et dans le collège Georges-Méliès situés dans le 19e arrondissement de Paris. Pour être plus précis, il y avait 54 groupes venus de France et d’Europe, composés pour les plus importants d’une quinzaine de jeunes et en provenance pour les plus éloignés de Grèce, d’Allemagne, de Martinique…

« Un événement autour des droits des enfants assez unique », comme le faisait remarquer Fabrice Boisbouvier, délégué général adjoint de la fédération nationale des Francas. Une manifestation unique, il est vrai, conçue à la manière d’un séjour de vacances avec de multiples activités et une programmation qu’on peut qualifier, sans exagération, de particulièrement riche. Lors des quatre journées, on a proposé aux jeunes, chaque fois différemment, d’échanger, de partager, de s’exprimer… mais aussi de découvrir l’autre et son environnement. Nous détaillons de manière générale le Festival international des droits des enfants et de la citoyenneté dans cet article paru début décembre. Nous souhaitions toutefois revenir plus précisément sur deux aspects de l’événement :

  • sa volonté de laisser les jeunes s’exprimer, par exemple sur l’espace Place à nos droits où ils étaient libres de s’informer et de dire leur avis sur leurs droits à travers des expositions, ateliers et rencontres ;
  • et sa dimension internationale, notamment via le projet de webradio européenne trinationale « Kids Radio Europe », soutenu par Erasmus+ et l’Ofaj.

Libres de dire

« J’ai coordonné l’espace Place à nos droits sur lequel nous avions à la fois des expositions sur les droits des enfants [ndlr : entre autres Éducadroit du Défenseur des enfants et la Galerie des droits réalisée par des jeunes des Francas du Tarn-et-Garonne], une bibliothèque ressources autour de ces questions et des parcours d’ateliers en lien avec six droits que nous avions choisis de traiter plus spécifiquement », explique Anne-Flora Morin Poulard, déléguée fédérale Occitanie Francas, aussi chargée d’une mission nationale sur les questions des conditions de vie des enfants, lutte contre les violences sexistes et sexuelles et lutte contre le harcèlement entre pairs.

Lors du Fidec, les jeunes ont pu découvrir plusieurs de leurs droits et s’exprimer à travers différentes animations.

Étaient ainsi traités sur cet espace : le droit à la vie affective et sexuelle, le droit d’ester en justice, le droit aux loisirs et aux vacances, le droit au refuge et au secours, le droit à être entouré et aimé, soigné, protégé et le droit des enfants à vivre dans un environnement sain. Ces droits avaient été sélectionnés par l’équipe des Francas car en lien avec ce qu’on peut constater en matière de dégradations des conditions de vie des enfants et avec les urgences qu’elle sentait émerger sur les territoires. « J’ai également participé à l’animation de certains des ateliers. » C’était le premier Fidec de cette déléguée fédérale, pour qui travailler sur l’événement était une évidence, et encore plus sur cet espace qui faisait sens au regard des actions dans lesquelles elle s’investit au sein des Francas.

Les parcours d’ateliers de Place à nos droits ont accueilli de petits groupes de vingt personnes au maximum sur environ 2 heures. Les participants s’étaient librement inscrits via leur délégation départementale ; il y avait ainsi des groupes de tailles différentes, composés de jeunes âgés de 8 à 16 ans.

Les parcours étaient structurés autour de trois ateliers. Ils débutaient généralement par une animation qui permettait de découvrir l’un des six droits en particulier. Elle était suivie par une séquence témoignage, une rencontre avec une personne qui agit au quotidien pour que ce droit soit le plus effectif possible. « On avait sur place la Cimade, le Défenseur des enfants, une intervenante sur l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle… La dernière partie de chaque parcours était orientée vers ce que j’en retiens, ce que je veux laisser sur le mur d’expression et ce que je peux faire pour favoriser l’accès à ce droit-là. »

Ces ateliers reposaient sur l’invitation faite aux jeunes de dire, sur leur capacité à s’exprimer. Et l’on sait qu’il n’est pas toujours facile de libérer leur parole. « C’est à cela qu’on travaille au quotidien. Une partie des techniques d’animation et des pratiques éducatives qu’on mobilise vise à libérer la parole. Durant ces ateliers, on a utilisé les logiques de débats mouvants, de débats philo, de lecture contée… Après, c’est lors de la rencontre du témoin que cela se joue généralement. Lorsqu’une personne de la Cimade vient raconter ce qu’elle vit au quotidien et se pose avec des enfants pour en discuter, il se passe des choses. » De même que, lorsque le Défenseur des enfants, Éric Delemard, explique ce qu’est un environnement sain et comment leurs droits sont respectés ou non au quotidien… il ne faut pas sous-estimer les jeunes dans leur capacité à poser des mots. « Ce fut peut-être plus complexe », ajoute Anne-Flora Morin Poulard, « quand on a évoqué le droit à la vie affective, relationnelle et sexuelle, parce qu’on touche à l’intime. On était toutefois davantage sur une logique de travailler ses propres limites et la question du consentement. »

Le souhait des Francas a donc été exaucé : il y a eu des moments d’échanges vrais et intéressants, et des enfants et des jeunes conscients de ce qui se passe autour d’eux, conscients aussi des logiques d’injustices et de violences auxquelles ils sont confrontés « de manière régulière ou récurrente ».

Des ateliers d’expression en petits groupes étaient suivis d’une rencontre avec un témoin issu du terrain.

Ouvert sur le monde

Lors de cette deuxième édition du Fidec, étaient présents également des jeunes originaires de plusieurs pays européens, notamment de Grèce et d’Allemagne. Leur venue n’était pas le fruit du hasard : ils étaient invités parce qu’ils participent à un projet de webradio européenne trinationale, amorcé en mars 2024 et mis en œuvre par un consortium de quatre partenaires (dont les Francas) liés à l’Observatoire européen des médias numériques.

« Kids Radio Europe est un espace éducatif d’expression, de participation et de valorisation des enfants et des adolescents à travers la pratique de la radio et des médias en général », nous apprend Myrto Stamelaki, cheffe de projets Européens et Éducation aux médias et à l’information depuis août 2024. « Les grandes activités de ce projet, financé par l’Union européenne dans le cadre du programme Europe Créative-Actualités-Éducation aux médias, sont de créer une webradio européenne pour enfants et adolescents, hébergée sur une plateforme en ligne, et de produire des ateliers et reportages radio développés conjointement par des groupes d’enfants européens. Il vise aussi à expérimenter des champs d’innovation proposés par les différents partenaires comme, par exemple, pour l’université de Thessalonique le développement de l’intelligence artificielle pour la recherche et la traduction basées sur le contenu audio [ndlr : les recherches intégreraient donc les contenus vocaux du web]. » Les Francas travaillent de leur côté sur la mise en place de résidences de journalistes au sein d’espaces éducatifs (comme les écoles et les centres de loisirs). Et le partenaire allemand, l’inclusion des enfants en situation de handicap dans les productions radio.

Paragraphes

Une jeunesse grave

Un mur d’expression sur les droits des enfants était en libre accès tout au long du Fidec. L’occasion pour chacun de s’exprimer à travers des mots ou des dessins, et pour les organisateurs de mieux savoir ce qui agite la jeunesse.

« Le mur d’expression a servi le premier jour plutôt sur du passage et le deuxième sur les retours des ateliers. Il y avait beaucoup de choses sur le corps ou sur le refus du contrôle du corps… aussi autour des violences et des incitations à parler. J’ai également noté des expressions sur l’actualité qui, parfois, ont pu nous surprendre, notamment sur les conflits internationaux. Il y avait des choses aussi plus simples sur le droit de s’exprimer, de faire de la musique, de jouer, ou sur le droit à la culture… » Une alternance donc d’expressions sur des sujets graves et lourds, et d’autres qui relèvent encore de la vie des enfants, qui vient renforcer l’idée que personne n’est perméable à ce qui se passe autour de soi.

Le projet Kids Radio Europe vise à créer une webradio européenne pour enfants et adolescents.

Grâce au Fidec, huit jeunes de chaque pays, participant à ce projet, ont pu se réunir et se découvrir pendant une semaine. « C’était important car l’objectif de ce projet est de produire des podcasts multilingues, de faire travailler des jeunes de différents pays et cultures, qui ne parlent pas tous la même langue. » Ce fut également l’occasion d’effectuer une première immersion dans le monde de la radio : sur place, ils ont réalisé des enregistrements et produit des jingles, ou visité la Maison de la radio et rencontré de grands reporters. « Trois filles, une de chaque pays, ont effectué une interview de la journaliste Christine Moncla. » Cette première rencontre sera suivie par deux autres échanges physiques [ndlr : la prochaine aura lieu en Grèce en avril 2025] et d’autres en visioconférence… avant la mise en ligne de la plateforme de la webradio, normalement prévue pour mai 2025.

Kids Radio Europe, comme l’espace Place aux droits, montre bien la volonté des Francas de faire vivre les droits des enfants. Au quotidien, sur tous les territoires, mais aussi lors d’événements plus exceptionnels à la portée internationale comme le Fidec. Ces actions et cette volonté, inspirantes, sont l’expression des valeurs de la fédération qui, comme d’autres associations d’éducation populaire et nombre d’animateurs chaque jour, œuvre afin que chaque jeune soit considéré comme une personne. 

Fédération nationale des Francas  

10-14, rue Tolain
75980 Paris Cedex 20
Tél. 01 44 64 21 00
www.francas.asso.fr

Projets d'animation

Titre :
Fidec 2024 : les Francas donnent la parole aux jeunes !
Auteur :
Florent Contassot
Publication :
22 février 2025
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/2633
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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