Violences sexuelles et sexistes en colo : à quand une réaction ?

Si les VSS font grand bruit lorsqu’elles sont commises par des personnalités politiques/médiatiques, les mêmes comportements commis sur des enfants accueillis dans des colos ou des centres de loisirs n’ont que peu de relais dans les médias ou chez les parlementaires de tout bord… Comme si ce qui intéressait les personnalités médiatiques était d’abord de travailler sur l’agresseur (médiatique) plutôt que de protéger, entendre ou aider les victimes. Lorsqu’il s’agit d’enfants, une fois dépassée la compassion circonstancielle, il ne se passe plus rien… ou si peu.

Si les VSS commises par des personnalités politiques/médiatiques suscitent articles, livres, plateaux télé ou émissions d’investigation pour que les affaires ne soient pas enterrées, lorsqu’il s’agit de colos ou d’accueils de loisir, le silence des organisateurs de colos ou du ministre compétent ne suscite aucune interrogation. Ce qui démontre que les procédés d’étouffement utilisés depuis des décennies fonctionnent encore : silence, dénigrement des victimes, insultes à celles qui osent parler, voire menaces. De nombreux commentaires sur les réseaux et échos entendus semaine 36 suite à mon article sont bien de cet ordre.

Quelles suites ?

Si les VSS commises par des personnalités politiques/médiatiques suscitent des débats enflammés dans toutes les émissions à la mode, les VSS commises sur des enfants en colos, en centres de loisirs ou dans le sport restent des faits divers traités dans la presse quotidienne régionale, comme si ces violences étaient des cas isolés. On aurait pu imaginer que la secrétaire d’État à la Vie associative, Marlène Schiappa, engage un travail, veuille organiser des rencontres… mais non, elle se limitera… à la commission interne de son parti politique.

Semaine 36, des collègues, ami·e·s, militant·e·s, m’ont remercié d’avoir écrit ce texte, d’avoir tenté d’expliquer les (dys)fonctionnements SYSTÉMIQUES (et non systématiques !) qui sont à l’œuvre dans le modèle pédagogique des accueils collectifs de mineurs. Le texte est en accès libre sur le site du Journal de l’Animation, comme ma tribune dans Causette, pour que toutes et tous puissent s’en saisir, en débattre. Ces deux médias ont joué le jeu, Libération l’avait fait dès mars 2022… On attend les suites médiatiques ET politiques.