Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle : les recommandations du Cese pour l’animation

Le rapport Éduquer à la vie affective, relationnelle et sexuelle du Conseil économique, social et environnemental (Cese), publié le 10 septembre dernier, aborde tous les enjeux autour de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) des jeunes. L’augmentation des « violences faites aux femmes, aux enfants, aux personnes LGBTQIA+, [les] suicides d’adolescents ou [l’]augmentation du sexisme mettent en lumière les lacunes » des mesures éducatives actuelles. Saisi par l’Éducation nationale, le Conseil dresse un état des lieux de la situation de l’Evars et établit une liste de recommandations à suivre de la part de l’école et des familles, mais aussi des accueils collectifs de mineurs.

Que dit le rapport ? 

L’une des principales recommandations du Cese concerne le collège, puisqu’il souhaite que l’« Éducation aux compétences psychosociales et à l’égalité » soit assurée par un « enseignant dédié » et intègre le socle commun des connaissances. Pour ce faire, davantage de moyens doivent être alloués aux comités éducation santé, citoyenneté et environnement. De plus, le Cese préconise la création d’une incrimination pénale sanctionnant les attitudes réfractaires de groupes de parents ou non-parents vis-à-vis de l’Evars. 

Les colonies de vacances quant à elles sont le « lieu propice par excellence à l’émancipation des jeunes », selon le Cese. Pourtant, la « non-mixité des espaces », les « séparations nettes entre filles et garçons » et la « vision suspicieuse des relations affectives et sexuelles entre jeunes » participent à former une image fausse de la sexualité. L’hétéronormativité induite par ces séparations et le manque de directives sur ses questions sont propices à des « blagues homophobes » et des violences sexistes, selon la chercheuse Marion Perrin. 

Les recommandations pour l’animation

Le Cese préconise que « les projets pédagogiques des séjours accueillant des jeunes intègrent une prise en compte de l’Evars», en insistant sur « la déconstruction des stéréotypes dans la vie quotidienne et un respect de l’intimité des jeunes ». Déplorant des interprétations très variables de la réglementation sur le terrain par les inspecteur·ices, par exemple au sujet de la non-mixité des couchages, le Cese appelle la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (Djepva) à « favoriser la cohérence des instructions données aux organisateurs et aux équipes encadrantes ». 

Enfin, le Conseil recommande que l’ensemble des diplômes d’État jeunesse, éducation populaire et sport, prennent en compte « l’égalité de genre, l’Evars et la lutte contre les discriminations », comme c’est le cas pour le Bafa depuis février 2024. 

>>> Découvrez l’intégralité du rapport du Cese ici.

>>> Pour approfondir vos connaissances et vos réflexions autour de cette question, nous vous conseillons la lecture de notre ouvrage  Vie affective et sexuelle en ACM : repères et outils pour l’équipe d’animation.