L’école – publique, privée ou alternative –, les centres de loisirs, les colos, mais aussi la formation professionnelle, sous couvert d’une quête d’épanouissement personnel et de bien-être, sont la proie de nouveaux gourous, alertant les autorités et acteurs éducatifs.
Le retour de l’uniforme à l’école est envisagé en 2026 par Emmanuel Macron. Le Premier ministre Gabriel Attal évoquait déjà en 2018 l’importance de cette tenue unique lorsqu’il a inventé le Service national universel (SNU). Avec un unique argument : celui de faire que tout le monde soit pareil.
Bénéficiaire d’une bourse, car issu d’une famille pauvre, Jean-Paul Delahaye a toujours refusé de cautionner le système scolaire inégalitaire en servant d’« exception consolante ». Conseiller spécial de Vincent Peillon, alors ministre de l’Éducation nationale, il a été nommé Directeur général de l’enseignement scolaire de 2012 à 2014, jouant un rôle majeur dans la loi de refondation de l’école.
Les nombreuses études menées sur la question scolaire, depuis les années 1970, ont toutes abouti aux mêmes conclusions : le poids considérable de l’origine sociale dans le parcours scolaire des enfants. Sébastien Goudeau, maître de conférences à l’Université de Poitiers/CNRS, nous explique combien les inégalités sociales à l’école sont le reflet de celles qui règnent dans le reste de la société et de quelle manière il serait possible de changer la donne.
Si certains enfants sont aidés par leurs parents dans l’accompagnement de leur scolarité, d’autres ne peuvent en bénéficier, ce qui aggrave les effets des inégalités sociales. Le monde de l’animation tente d’y répondre à son échelle, en mobilisant de nombreux professionnels et bénévoles.
À défaut de changer ce qui n’est après tout que le reflet d’une société fondée sur la division en classes sociales, une multitude de dispositifs a émergé dans et hors l’Éducation nationale, pour tenter de contrer les effets des inégalités sociales.
Le système scolaire français s’est construit sur trois idéaux : la méritocratie, l’égalité et l’universalisme. Autant de fictions laissant croire à une école de la connaissance derrière lesquelles se cache l’école de la performance au service de l’élite.